C’est l’été, il fait beau. Il fait chaud. La compagnie pour laquelle mon chum travaille organise une grande fête à la Tohu. On décide de partir en aventure avec la tribu et d’y aller.

Tout se déroule à merveille, les enfants ont du plaisir, malgré la « Grande » qui est gênée. Les jumeaux font fureur. Je croise d’anciens collègues et fais de nouvelles connaissances. Tout le monde veut nous aider avec la marmaille.

– Tien! Je te présente S… Il faut absolument que tu lui parles.

S… Oui. J’en ai entendu parler. Mythique papa de 3 filles dont des jumelles. Ses filles ont maintenant 11 et 13 ans. Elles sont resplendissantes, il a l’air décontracté. Je me dis qu’il y a de l’espoir.

S et moi on discute et c’est l’explosion de soulagement dans mon coeur. Il fouille dans ses souvenirs, me raconte l’éprouvante première année de sa tribu. Tout ce qu’il me dit… je l’ai pensé ou vécu. Je ne fais que répéter: Oui. Tellement! Exactement!!! C’EST TELLEMENT ÇA!!!

C’est la première fois que je rencontre en chair et en os un parent qui a le même contexte que moi. Il me montre un aperçu de mon futur. Un futur où la vie sera plus fluide. Il me parle de sa vulnérabilité et ça répare mon âme. Ça me rend forte. Parce que je ne suis pas seule.

Quelques mois plus tard, je rencontrerai une maman de jumeaux. J’aurai la chance, à mon tour, de lui mettre un baume sur le coeur avec ma propre vulnérabilité. Elle me diras quelque chose comme: « je m’excuse, mais de savoir que tu rush autant me fait tellement de bien! » Je ne le sais que trop bien.

Assise par terre dans notre salon, ensevelie sous notre/nos bébé/s/enfants, on pense trop souvent être seule au monde. Seule à ne pas y arriver. Seule à pleurer. Seule à vouloir les lancer par la fenêtre. Pourtant…

C’est ce qui me motive à partager mes tranches de vie. Parce qu’on a désespérément besoin de cette connection entre nous. Mon histoire est unique, mais il y a définitivement des similitudes avec d’autres. J’ai longtemps penser être la seule, mais non!