Tout est calme. C’est la sieste du dimanche. Je planifie la semaine à venir tranquillement en savourant le silence.

Le plancher craque. La porte grince. Une petite main vient entrebailler la porte.

– Chut! Chut! Retourne dans ton lit. C’est la sieste encore. Va finir ton dodo.

Il referme la porte, il retourne vers son lit. Mais, il change d’idée. Il revient d’un pas décidé. Non!

J’insiste. Il tape du pied. Nonononon! Je me lève froidement, il n’y aura pas de négociation ici. Je ne dérogerai pas à la routine. Il doit apprendre à respecter le sommeil des autres et les consignes.

Je m’approche de sa crise en devenir. Dans mes pas, mon approche s’assouplie. Je délaisse la fermeté. Je pressens qu’il a besoin d’accompagnement. J’irai me coucher avec lui.

Je soulève délicatement cette petite boule d’émotion. Il s’effondre sur mon épaule. Le poids de son petit corps me chavire. Il a besoin de sommeil. On n’y arrivera pas aujourd’hui.

Je vais donc le bercer. Avec rythme on s’apaise tous les deux. L’agacement d’être dérangée me quitte. Sa colère se dissipe, il s’endort. Mon angoisse de gérer un deuzan fatigué s’évanouit.

Le calme revient, puis je profite enfin. La beauté, la douceur, la chaleur de mon enfant sont exquises. Je respire mon fils. Je réalise qu’à chaque expiration je délaisse des tensions. Le ressentiment qu’il n’ait pas aimer se faire bercer pendant si longtemps. La colère des tous ses kilomètres marchés autour de l’îlot. Je laisse partir toutes ses douleurs physiques et psychiques.

Je ne sais pas pourquoi on fait des enfants, mais aujourd’hui j’ai envie de répondre: pour les bercer. Pendant que je le regarde dormir, des centaines de moments similaires se juxtaposent. C’est tellement plus facile de savourer le moment quand il ne faut pas endormir son enfant 8 fois par jour, n’est-ce pas?