Tant bien que mal.
Des fois, pas pantoute.
La montée de la parentalité positive nous pousse à accueillir les émotions de nos enfants. Toutes. À bas les distinctions. Il n’y en a plus de positives ou de négatives. Elles sont toutes valides.
Qu’en est-il de nos émotions de parents? J’ai souvent l’impression qu’elles ne subissent pas la même acceptation. Je lis des livres à mes enfants pour leur apprendre à discerner ce qui se passe en eux. Où est mon livre à moi pour apprendre à me gérer?
Complètement démunie face à mes pétages de coche récurrents, je me suis créé un outil. J’avais essayer beaucoup de choses avant. Crier dans un oreiller. M’enfermer dans la salle de bain. Le classique aller acheter des cigarettes au dépanneur [je ne fume pas].
Je cherchais quelque chose pour avertir mes enfants de ce qui s’en venait. Quelque chose d’autre que les mots – attention laaaaaaaa! Maman va se fâcheeeeeeeer – . Je voulais trouver un moyen moins violent que crier ou [je confesse] taper dans un oreiller.
J’en suis venue à fabriquer ces bouteilles sensorielles [on salut Pinterest!] aux couleurs du monstres des émotions. Ce sont maintenant des personnages qui habitent notre maison. On peut saupoudrer de la joie à table ou aller brasser la colère dans la face de son frère. Ce n’est certes pas un outil parfait [lancer la colère sur sa sœur n’est pas recommandé] mais ça a déjà apaisé beaucoup de moments critiques.
Les enfants les ont adoptées rapidement. Ça amène des discussions intéressantes. Comme à la collation du matin, après une matinée vraiment éprouvante, je commence vraiment à perdre patience envers Mosieur Deuzan. Il a aspiré toute la bienveillance que j’avais ce jour-là et la colère commence à gronder. Troizan descend de sa chaise et trotte jusqu’au salon, me ramène la colère.
– Tiens maman! Voilà ta colère.
Je fige. J’arrête tout. Je vais au salon et je lui ramène la tristesse.
– Sous ma colère ma chérie, il y a beaucoup de tristesse. Ton frère pleure tellement ce matin et je ne sais plus quoi faire pour qu’il soit bien. Je ne sais plus comment le consoler…
Ce n’est pas juste pour eux. C’est pour moi. J’me gère mieux.
Et toi? Tu te gères?