Pour la énième fois depuis ta naissance je te berce. Je me retiens de toutes mes forces pour ne pas troubler ton sommeil, si précieux. Je te dévore des yeux. Je mime mes caresses.
La rondeur de ta joue, la douceur de ta peau, la longueur de tes cils devraient me ravir, mais me chavire. La perfection de ton visage me poignarde. Tout ce sublime me renvoie à mes limites et mes imperfections. L’erreur me paraît inacceptable.
Le poids de ton corps, la profondeur de ta respiration, le balancement de ta tête devraient m’apaiser, mais m’angoisse. Tu es entre mes mains et je sens le poids de tout l’univers sur mes épaules. L’erreur me paraît irréparable.
Alors je pleure. Pour tout ce qui me sera impossible de te donner. Mais sache que je te donnerai tout ce qui me sera possible.
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