C’était la fête des mères, un moment traditionnellement difficile pour ma santé mentale. Je n’aime pas me faire couvrir de fleur et j’éprouve un réel malaise à recevoir des compliments sur mes qualités maternelles alors que…

Alors que je suis vraiment tannée d’être mère par moment.

La dernière semaine était particulièrement éprouvante, avec des crises qui gagnent en force d’ouragan. Ils grandissent, c’est beau, mais ils sont de plus en plus fort aussi. Je n’aimais pas me faire mordre par un bébé il y a 3 ans et j’apprécie encore moins maintenant. Au bout de moi-même, je pourrais écrire une trilogie sur les interventions non-bienveillantes. Même les coquilles anti-bruit ne suffisent plus, malgré une augmentation de leur utilisation de 250%.

Donc, quand l’Homme m’a offert une journée seule, je suis restée sans voix. Un peu prise au dépourvue, j’ai figée. Évidemment que j’ai accepté. C’est tellement le plus beau cadeau de fête des mères de tous les temps! Et j’en ai vraiment profité, sans même une once de culpabilité maternelle.

Je sais qu’on est loin du marketing établi de ce que devrait être la fête des mères. Peut-être que dans quelques années je vais chérir chaque petites attentions de mes enfants, mais pour l’instant, je trouve la maternité tellement envahissante que la solitude est mon désir le plus profond. Le calme, le silence, mon corps qui existe pour lui-même, la sainte paix quoi!

J’ai toujours été comme ça, une bête sauvage qui doit se replier sur elle-même pour mieux affronter l’univers. Sauf que dans les 5 dernières années ce n’était pas évident de respecter ce besoin. Tu sais? Quand tu arrives à peine à prendre une douche de 5 minutes par semaine et que tu évolues constamment avec une envie de pipi ou une faim atroce… la solitude prend le bord de tes priorités.

La vie évolue, les enfants deviennent plus autonomes et j’ai le droit de prendre ce temps maintenant.

En plus, la sainte paix me permet d’être une meilleure mère!
Alors tout le monde y gagne.